Peut-on changer ?

Tu as peut-être déjà entendu cette phrase : « Les gens ne changent pas. » Pourtant, tu as déjà vécu des expériences qui font que tu n’es plus tout à fait comme avant. Et chaque matin, qui se réveille dans ton lit ? Est-ce bien la même personne que la veille ? Sommes-nous gravés dans le marbre ? Ou y a-t’il en nous une part immuable et une part qui évolue ? Et si oui, dans quel but ? Peut-on changer ? Est-ce un choix personnel ? Un appel intérieur ? Ce texte vous propose quelques réflexions personnelles sur ce vaste sujet.

Pour simplifier à l’extrême, et en nous basant sur bons nombres de traditions anciennes et d’écoles spirituelles, nous pourrions dire que l’être humain est une âme qui, pour explorer la vie sur terre, a reçu un corps physique, un corps émotionnel et un corps mental. A cela s’ajoute le contexte dans lequel il est né – sa famille, son pays, mais aussi ses dons et ses « défauts », ses croyances conscientes et inconscientes…bref, toute l’histoire qu’il se raconte à propos de lui-même et à laquelle il s’identifie. Donc il y a l’âme, d’une part, et tous les autres éléments que nous appellerons – pour simplifier – « la personnalité ».

Selon beaucoup de traditions, dont la tradition chrétienne, l’âme est éternelle tandis que le corps physique et les autres corps subissent constamment des transformations. Une des grandes lois de l’Univers est que tout est en perpétuelle évolution. L’âme serait donc éternelle mais en continuelle évolution. A travers son cheminement sur terre ou dans d’autres espaces et dimensions, elle explore, s’enrichit…c’est elle le chef d’orchestre qui choisirait les grandes lignes de l’incarnation (comprendre « in carne » = l’âme qui vient dans la chair) et elle est enthousiaste chaque fois que de nouvelles expériences sont à l’horizon. Expériences qui, aux yeux de la personnalité, sont souvent vécues comme des difficultés et des épreuves dont elle se passerait.

La personnalité de chacun est un mélange unique fait d’ADN, de secrets de famille, de qualités et défauts, de mémoires conscientes et inconscientes plus ou moins bien digérées, intégrées, pardonnées…qui font que nous percevons les choses au travers de milliers de lunettes superposées les unes aux autres. La même situation sera vécue comme une agression pour l’un, un rejet pour un autre ou un détail insignifiant pour le troisième. La personnalité est un interface nécessaire pour interagir mais y sont inscrites beaucoup de blessures et de traumatismes que la vie, par la magie des rencontres et des situations proposées, saura réveiller et activer afin de nous donner la possibilité de les ramener dans le conscient…pour les guérir, les aimer…et changer pour nous rapprocher un peu plus de qui nous sommes vraiment, au-delà des masques et des croyances limitantes.

Bien sûr, on peut choisir d’utiliser les défis de la vie comme des coups d’un sort qui s’acharne. On peut également choisir de s’accrocher à notre identité perçue. « Je suis comme ça ! C’est à prendre ou à laisser ! » ou de se reposer sur un transgénérationnel soit-disant immuable « Nous sommes une famille de colériques. Mon père était colérique. Mon grand-père aussi. C’est un trait de famille. » Mais on peut aussi choisir de faire face à nos émotions et agacements comme autant de cadeaux pour libérer des mémoires de blessures et de traumatismes qui viennent parfois de très très loin…mais qui, emprisonnés dans nos cellules et dans notre inconscient, rejouent en continu leur petite mélodie de souffrance.

Et soudain, et relâchement s’opère, une détente de tout notre être, une envie d’éclater de rire ! Comme la vie est (plus) belle soudain ! Comme les couleurs sont plus vives ! Comme les sensations sont exacerbées ! Ce sont des filtres qui sont tombés, des murs intérieurs, des protections mises en place depuis si longtemps mais qui nous séparaient du monde plus qu’elles ne nous protégeaient. On reprend son pouvoir sur sa vie, sur ses choix, les choses s’alignent. Nous sommes plus légers, et tout devient plus fluide.

Alors à la question : « Peut-on changer ? » La réponse est oui, oui, oui ! On change avec chaque respiration, à chaque seconde. Mais à toi de voir à quel rythme tu as envie d’aller sur ce chemin d’évolution. Préfères-tu rester en première ou si as-tu déjà passé la seconde depuis longtemps ?

                                                                         Karima Maria Eva

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